Il n’a eu de cesse de croître et de multiplier ses atouts depuis sa création pour que la passion hippique puisse se répandre et se transmettre en Guadeloupe. Et depuis les derniers mois de 2022, c’est toute la conception de l’hippodrome de Saint Jacques à Anse Bertrand qui est revue, corrigée, agrandie, redimensionnée. Avec l’aide active et financière de la collectivité régionale, les acteurs du sports hippique voient désormais les choses en grrand
C’est en septembre dernier que se clôturait la dernière saison hippique de l’année et avec elle, l’hippodrome ancienne version. Quelques jours plus tard, les travaux de restructuration de l’espace étaient lancés.
Un instant d’histoire sur l’habitation sucrerie « Saint Jacques »
Ce qui aujourd’hui l’hippodrome régional de la Guadeloupe était autrefois une importante habitation sucrière du XVIIIe et XIXe siècles à Anse-Bertrand.
La commune d’Anse-Bertrand a été colonisée assez tardivement, dans les années 1730. L’habitation sucrerie « Saint Jacques », qui figure sur la carte des Ingénieurs du Roy (1765-1768) se met en place dans le milieu du XVIIIe siècle, sous la propriété de M. Ruilliere.
L’habitation est localisée sur les plateaux calcaires du Nord-Grande Terre dédiés à la culture de la canne à sucre sur une surface de 3,3 ha,
Elle est équipée d’un moulin à bêtes entouré de bâtiments industriels et de trois rangées de « cases à nègres ». A l’époque révolutionnaire, il s’agit de la sucrerie la plus importante de la commune avec 230 cultivateurs.
En 1854, ils sont 144 à y vivre et une demande d’engagés indiens est enregistrée pour
cette habitation en 1861. Dans les années 1870, la canne est livrée à l’usine Beauport par chemin de fer.
Et la sucrerie devint un hippodrome
Très tôt Saint-Jacques s’affirme comme un lieu de course de chevaux. Une tradition que l’on dit très prisée en milieu rural sous Napoléon III mais disparue en 1870. Elle devient alors le privilège de la bourgeoisie saint franciscaine-en tête les propriétaires de la Plantation Sainte-Marthe-à l’origine de la tradition de l’élevage de chevaux de courses en Guadeloupe.
Les meilleurs chevaux coursiers de l’époque s’affrontaient sur la route de Saint-François au Moule ou lors de haies d’obstacles. .
En 1962, Michel Jacoby-Koali propriétaire des terres d’Anse-Bertrand, lui-même passionné de courses de chevaux, met ses terres au service de sa passion. Mais il fallut attendre quelques années encore pour que naisse la société des courses « Karukera »
Après Michel Jocoby-Koali, c’est son neveu André qui reprend le flambeau. De fil en aiguille, il accompagne la mutation de l’hippodrome et sa pérennisation, notamment avec l’absorption de “Karukéra” par “France Galop”.
La Région Guadeloupe a toujours accordéson soutien financier à cette transformation. Présidée par Lucette Michaux-Chevry elle acquiert les terrains. Avec Victorin Lurel l’activité se professionnalisme et avec Ary Chalus elle amorce désormais un virage décisif avec l’actuelle transformation du site.
L’arrivée du PMU sur l’île réhabilite les courses de chevaux et leur rend leur caractère populaire. Montés par des jockeys professionnels ayant fait pour la plupart leur apprentissage en Métropole, on dénombre aujourd’hui sur l’île une centaine de chevaux de courses répartis chez une vingtaine de propriétaires.
Source: La1ere