TEMOIGNAGE RMC. La plaignante du procès pour viol de Tariq Ramadan à Genêve (Suisse), dit avoir traversé une “audience éprouvante” au micro de RMC.
Son identité n’a jamais été publiée dans la presse. Elle se fait appeler Brigitte et accuse de viol l’islamologue Tariq Ramadan, dont le procès s’est tenu depuis à Genêve (Suisse) depuis le début de la semaine. Des faits qui remontent au mois d’octobre 2008. Le procureur a requis trois ans de prison, dont 18 mois ferme, contre Tariq Ramadan.
Pressées de questions et parfois malmenée lors de cette audience “éprouvante”, “comme lors des dizaines et dizaines d’heures de confrontations”, la plaignante a fondu en larmes, soulagée, quand elle a entendu le réquisitoire du procureur mardi soir.
“Personne ne peut savoir ce qu’on ressent lorsqu’on entend les 15 derniers années de terreur résumées de manière synthétique et expertisées par le procureur. C’est quelque chose qui ne nous appartient plus. On a délégué par la force des choses, sans trop qu’on s’en rende compte. Et on s’en déleste petit à petit, jusqu’à ce que, je l’espère, ce soit derrière et que je vive à nouveau, que je m’occupe de ma famille”, témoigne-t-elle au micro de RMC ce mercredi.
“JE N’AI PAS TROP DE FRUSTRATION”
“Je ne veux rien emporter, je veux laisser ici tout ça, explique ‘Brigitte’. J’ai trouvé que mes avocats ont très bien plaidé. Je suis très admirative de ces défenseurs qui m’ont soutenue malgré les difficultés, les menaces, le manque de moyens financiers. Je n’ai pas les mêmes moyens que le prévenu. Il y a un déséquilibre des forces. Il y a de quoi avoir beaucoup d’espoir quand même.”
“Je pense qu’il va falloir un certain temps mais il y a un sentiment que c’est acté, sorti, synthétisé, ajoute-t-elle. Moi, je n’ai pas trop de frustration. Souvent, on se dit qu’on aurait pu dire comme ci ou comme ça. Mais je n’ai pas cherché à convaincre, je voulais surtout essayer de tout dire pour m’en délester. Après, la condamnation, pour être franche, m’importe relativement peu. J’espère juste que je serai reconnue comme une victime pour enfin ne plus l’être.” La plaignante a quitté le tribunal après les plaidoiries de ses avocats pour ne pas s’imposer celles de la défense.
Source : BFMTV