Les opérations de sécurité se sont poursuivies jeudi dans l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien, dans le cadre de son opération d’expulsion des migrants illégaux, la police ayant affronté des jeunes pendant la nuit.
“Nous continuons à sécuriser Mayotte, notamment dans les quartiers où nous avons des gangs de délinquants”, a déclaré le préfet Thierry Suquet lors d’un point presse jeudi matin.
La France a récemment lancé “l’opération Wuambushu” ou “Reprendre”, déployant quelque 1 800 membres des forces de sécurité pour évacuer les migrants illégaux qui se sont installés dans les bidonvilles de l’île, la plupart en provenance des Comores voisines.
L’opération s’inscrit prétendument dans le cadre de sa lutte contre la délinquance et l’insalubrité de l’habitat. La criminalité est endémique sur l’île qui est le département le plus pauvre de France.
Seule la moitié des 350 000 personnes estimées vivant sur l’île sont des ressortissants français. La plupart des autres sont des migrants illégaux de la République voisine des Comores, composée des îles Grande Comore, Mohéli et Anjouan, qui ont choisi l’indépendance de la France lors d’un référendum de 1974.
Mais un jeune migrant anonyme affirme que la délinquance ne concerne pas que les Comoriens.
“Bien sûr, ce sont des jeunes qui sont nés dans des familles comoriennes. Mais en étant nés en France, ils ont la nationalité, ils sont français. Donc c’est un mélange, et venir accuser directement les Comores, je ne d’accord avec ça”, a-t-il dit.
Mardi, une décision de justice française a mis fin à la dernière minute à l’expulsion controversée de migrants d’au moins un quartier proche de la capitale, affirmant que l’action n’avait aucun fondement juridique et menaçait les libertés publiques.
Alors que l’administration locale a déclaré qu’elle ferait appel, les habitants de la région ont célébré. De nombreux migrants illégaux ont vécu une partie ou, dans certains cas, toute leur vie sur l’île française.
“J’ai peur, car être rapatrié aux Comores, c’est quelque chose qui va vraiment me faire mal et je vais être désorienté”, raconte un jeune migrant.
“Je ne peux pas dire que je ne connais personne, parce que ma mère est là-bas, mais je ne connais pas la culture comorienne elle-même, et je ne sais pas comment les gens vivent là-bas, je ne sais pas parler .”
La France dit qu’elle prévoit d’expulser les migrants illégaux vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche de Mayotte.
Mais Moroni a déclaré la semaine dernière qu’il n’accepterait pas les personnes expulsées dans le cadre du plan qui a déclenché des tensions entre les deux pays.
Source : Africa News