Le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, a déclaré que le nombre de migrants entrants avait diminué des deux tiers et que la violence avait été réduite, selon son évaluation initiale des récentes mesures prises à Mayotte, l’archipel français de l’océan Indien.
L’île est confrontée à de graves problèmes de criminalité et de pauvreté, avec 77% de ses habitants vivant en dessous du seuil national de pauvreté, exacerbés par l’immigration clandestine en provenance de l’archipel voisin des Comores.
“Les résultats sont là, en matière de lutte contre la délinquance, contre l’habitat indigne et contre l’immigration clandestine”, a déclaré samedi le ministre sur Twitter, en référence à l’opération Wuambushu, qui a mobilisé des centaines de policiers et gendarmes depuis début avril. .
Depuis le début de l’opération, “les violences aux personnes ont été réduites de 22%” en l’espace de deux mois, et les cambriolages, vols et dégradations de biens “de 28%”, rapporte Gérald Darmanin.
“Surtout, sur les 57 chefs de gang initialement identifiés, 47 ont été arrêtés et traduits en justice”, a poursuivi le ministre, qui a salué l’action des forces de l’ordre et de l’armée. Il a également affirmé avoir “divisé par trois l’afflux d’immigrants illégaux”.
Certaines associations, comme Droit au logement (DAL), ont dénoncé l’action « brutale » et « anti-pauvres » du gouvernement. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a souligné qu'”on ne peut pas sortir au bulldozer de l’habitat insalubre et de la pauvreté”.
D’autre part, de nombreux groupes locaux critiquent la lenteur du gouvernement à agir. Au moment où l’unique prison de l’archipel a vu son taux d’occupation atteindre 230%, ils réclament la construction d’un nouvel établissement et d’un deuxième centre de rétention administrative pour héberger les migrants en attente d’expulsion.
Par ailleurs, alors que 1 000 logements insalubres devaient être démolis début juin, seuls deux bidonvilles (environ 250 logements) ont été démantelés.
Depuis Mayotte dimanche, le ministre est allé encore plus loin, visant désormais à détruire 1.250 logements insalubres d’ici “la fin de l’année”.
Le ministre a reconnu que l’opération avait été “retardée” en raison de “nombreux recours en justice” et a également critiqué les Comores pour avoir refusé d’y accoster les navires de migrants.
Lancée officiellement le 24 avril, l’opération Wuambushu devait initialement durer deux mois. Elle sera prolongée avant une “opération de deuxième type” en septembre, ciblant l’agriculture, la pêche et les marchands de sommeil illégaux.
Source : Euractiv