Les Comores ont annoncé lundi avoir refusé de laisser accoster un bateau transportant des migrants en provenance de Mayotte, où les autorités françaises ont annoncé une opération controversée contre les migrants illégaux.
Il a également indiqué avoir suspendu le trafic de passagers dans un port où atterrissent habituellement les migrants expulsés. “Tant que la partie française décide de faire les choses unilatéralement, nous prendrons nos décisions”, a déclaré à l’AFP le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, ajoutant qu’aucun des migrants expulsés “n’entrera dans un port comorien”.
La société de services maritimes du pays a également indiqué que le port de Mutsamudu suspendait le trafic de passagers de lundi à mercredi.
Les autorités du territoire français d’outre-mer de Mayotte ont annoncé qu’elles lanceraient l’opération Wuambushu (« Take Back ») pour expulser les migrants illégaux installés dans les bidonvilles de l’île.
Le plan prévoyait que les sans-papiers soient renvoyés vers l’île comorienne d’Anjouan, à 70 kilomètres (45 miles) de Mayotte.
L’archipel des Comores, dans l’océan Indien, avait prévenu la semaine dernière qu’il n’accepterait pas de migrants expulsés dans le cadre de ce plan qui a déclenché une querelle diplomatique.
D’intenses négociations entre Moroni et Paris ces dernières semaines avaient évoqué la possibilité d’un accord de dernière minute.
Le dirigeant comorien Azali Assoumani, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine depuis février, a déclaré qu’il espérait que l’opération serait abandonnée, reconnaissant que Moroni n’avait pas “les moyens d’arrêter l’opération par la force”.
En 2019, la France a promis 150 millions d’euros (161 millions de dollars) d’aide au développement dans le cadre d’un accord visant à lutter contre la traite des êtres humains et à faciliter le rapatriement des Comoriens de Mayotte.
On estime qu’environ la moitié des quelque 350 000 habitants de Mayotte sont étrangers, pour la plupart Comoriens.
Mayotte est la quatrième île de l’archipel des Comores que la France a conservée après le premier référendum de 1974, mais qui est toujours revendiquée par Moroni.
En mars 2011, Mayotte est devenue le 101e département ou zone administrative française, conformément à un référendum tenu deux ans plus tôt.
Vendredi, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé que l’opération aurait lieu, mais a refusé de donner une date pour son lancement.
Quelque 1.800 policiers français ont déjà été mobilisés à Mayotte pour lutter contre les « bandes criminelles », a-t-il précisé.
Source : Africa News