Un tribunal de Mayotte, en France, a ordonné mardi au gouvernement de suspendre les expulsions de migrants dans le département de l’île de Mayotte. Dans le cadre de l’Opération Wuambushu, qui se traduit par « Reprendre » en Maoré, le gouvernement a cherché à démanteler les « bidonvilles » de Mayotte en éliminant la population croissante d’immigrés sans papiers de l’île et en démolissant les abris. Mayotte est l’un des 12 territoires français d’outre-mer, avec de nombreux migrants venus des Comores, un archipel voisin au large de l’Afrique du Sud-Est, à la recherche d’une vie meilleure.
Dans un entretien exclusif au Figaro, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a expliqué comment le président Emmanuel Macron a envoyé 440 policiers supplémentaires dans le département au cours des six dernières années. En outre, Darmanin a souligné la hausse des crimes violents, avec une augmentation de 16 pour cent des homicides l’année dernière et de 30 pour cent des vols violents sur l’île.
Le syndicat français Confédération générale du travail a publié une déclaration exprimant son inquiétude face à cette opération, affirmant qu’il existe un risque accru de violence et de violations des droits qui pourraient résulter des actions du gouvernement. Plus précisément, le syndicat a déclaré que 5 000 personnes risquent de perdre leur logement et a souligné que plus de 80 pour cent de la population du département vit dans la pauvreté.
Hier, le gouvernement canadien a émis un avis aux voyageurs se rendant à Mamoudzou, la capitale de Mayotte, citant une « forte augmentation des crimes violents en raison d’un conflit entre gangs de quartier rivaux ». Cette ordonnance intervient après qu’une loi controversée sur la réforme des retraites ait relevé l’âge légal de la retraite en France de 62 à 64 ans et déclenché des manifestations et des grèves à travers le pays.
Source : jurist.org