Alors que le premier bidonville tombe au bulldozer dans le cadre de l’opération française « Reprise », les habitants de cette île de l’océan Indien racontent vivre dans une peur constante.
JEIl a fallu moins de 24 heures pour raser le bidonville de Talus 2, sur l’île de Mayotte dans l’océan Indien français. L’opération française Wuambushu (« reprise ») a débuté lundi la semaine dernière sur son territoire d’outre-mer, entre Madagascar et le Mozambique, avec une douzaine d’excavatrices et de camions transportant des policiers. Le mardi 23 mai, la plupart des 162 logements informels du quartier avaient été détruits , laissant des centaines de personnes sans abri.
Les détails de l’opération ont été révélés en février lorsque le président Emmanuel Macron a approuvé l’envoi de 510 policiers français supplémentaires à Mayotte dans le but de lutter contre « les gangs, les logements insalubres et l’immigration irrégulière ».
Soutenu par les collectifs d’extrême droite et les élus de Mayotte, le gouvernement Macron a engagé une dure bataille sur l’île.
La police a déjà utilisé des balles réelles et arrêté des jeunes soupçonnés d’être impliqués dans des gangs criminels. Le gouvernement aurait pour objectif d’expulser entre 10 000 et 20 000 personnes sans papiers (310 000 personnes vivent à Mayotte, dont environ la moitié sont des étrangers) et de détruire 1 000 bangas , ou logements informels, dans des bidonvilles où vivent 40 % des habitants de l’île.
Source : The Guardian