Mayotte, en proie à une sévère sécheresse, va encore connaître un tour de vis sur la distribution d’eau à partir de mercredi, alors même que Santé Publique France indique que le manque d’hygiène a favorisé l’épidémie de gastro-entérite.
A compter de mercredi, la période d’accès à l’eau, maintenu un jour sur trois, sera “réduite à 18 heures au lieu de 24 heures”, a indiqué la préfecture de Mayotte lundi soir dans un communiqué, le but étant de “préserver les retenues jusqu’à mi-novembre”.
Le département le plus pauvre de France, situé dans l’océan Indien, subit sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales, conservées dans deux retenues collinaires.
“Malgré l’élargissement progressif des périodes de coupures, le niveau des retenues collinaires continue de diminuer à une vitesse alarmante”, prévient la préfecture.
La retenue de Combani, au centre de l’île, est remplie à 13,6%, celle de Dzoumogné, au nord, à 7%. “Au rythme des prélèvements actuels, la vidange complète des retenues collinaires interviendra à la fin du mois d’octobre. A compter de cette date, le département disposera de moins de la moitié de ses besoins en eau”, complète la préfecture.
Selon Floriane Ben Hassen, responsable Météo France à Mayotte, “les averses que nous connaissons actuellement ne permettent pas encore un cumul significatif”. Selon ses prévisions, la saison des pluies démarrerait mi-novembre, avec une intensité normale. “Mais les températures, plus élevées que la moyenne, pourraient favoriser un stress hydrique”, ajoute-t-elle.
Le gouvernement a annoncé jeudi plusieurs mesures pour parer au plus pressé, notamment en prenant en charge les factures d’eau de septembre à décembre des 310.000 Mahorais, et l’élargissement à 110.000 ou 120.000 du nombre de personnes bénéficiaires d’une distribution d’eau en bouteille gratuite.
Source : fr.news