Au rythme actuel de consommation d’eau, les deux réserves collinaires de l’île seront vides au plus tard fin octobre. Alors que les habitants sont privés d’eau deux jours sur trois, les services de l’État envisagent de renforcer encore les coupures.
« Dans un mois, on risque de ne plus avoir d’eau au robinet. Moi je vais partir. Ça va devenir le chaos Mayotte, sanitairement et sécuritairement », s’indigne Thomas, salarié d’une association et installé sur l’île depuis deux ans. Au rythme des coupures actuelles – deux jours sur trois – « nous n’aurons plus d’eau dans les retenues collinaires fin octobre », prévient Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Ce mercredi 27 septembre, le représentant de l’État accueillait le ministre délégué chargé des outre-mer, Philippe Vigier, en visite pendant deux jours sur l’île qui s’enfonce dans une crise de l’eau sans précédent.
L’occasion de faire le point sur la ressource, lors d’un comité de suivi. Les deux retenues collinaires – qui représentent 80 % de la ressource avec les rivières – ne sont plus remplies qu’à 7,5 % au nord, à Dzoumogné, et 16 %, au centre, à Combani. « C’est la première fois qu’on se retrouve dans une telle situation, indique Jérôme Josserand, directeur par intérim de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal). Même en 2017, lors de la dernière grosse sécheresse, les retenues avaient fini par se remplir. »
Le département le plus pauvre de France situé dans l’océan Indien est en effet soumis à une des pires sécheresses de son histoire, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales. Un stress hydrique aggravé par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine, connaît une croissance démographique de 4 % par an. Cette situation a conduit les services de l’État à priver d’eau les habitants de l’île deux jours sur trois, depuis le 4 septembre.
Source : ouest-france