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Comme annoncé, les Comores empêchent l’accostage des bateaux en provenance de Mayotte. Les autorités de l’archipel ont déclaré lundi 24 avril avoir refusé le débarquement sur leur sol de migrants en provenance du département français, où le gouvernement s’apprête à déclencher l’opération controversée « Wuambushu », visant des expulsions massives d’étrangers en situation irrégulière et la destruction de bidonvilles.
« Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne », a déclaré auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le ministre de l’intérieur de l’archipel, Fakridine Mahamoud. De leur côté, les services maritimes ont, dans une note adressée à une compagnie maritime et dont l’AFP a reçu une copie, confirmé que « le port de Mutsamudu (sur l’île comorienne d’Anjouan) [n’était] pas en mesure d’opérer sur l’embarquement et débarquement de passagers de ce jour jusqu’au 26 avril »
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Le préfet de Mayotte a affirmé lundi que la France « n’arrêtera[it] pas » les opérations contre la délinquance et les bidonvilles menées sur ce territoire français de l’océan Indien, alors que des défenseurs des droits humains se sont inquiétés des actions entreprises contre les migrants en situation irrégulière. « Les opérations (…) de lutte contre la délinquance et de lutte contre l’habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l’immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a déclaré le préfet Thierry Suquet. Le représentant de l’Etat a également dit espérer « reprendre rapidement » les rotations de bateaux vers l’île comorienne d’Anjouan.
Intenses tractations
La France prévoit de déloger des migrants illégaux des bidonvilles du département français de Mayotte, dans l’océan Indien, et d’expulser les Comoriens présents illégalement sur le territoire vers l’île comorienne la plus proche, Anjouan, située à seulement 70 kilomètres. Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont déjà sur place pour l’opération baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) du ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin.
Les Comores ont déclaré la semaine dernière ne pas avoir l’intention d’« accueillir des expulsés issus de l’opération ». Moroni a multiplié les appels à Paris pour annuler l’opération, disant ne pas avoir les moyens d’accueillir un afflux de migrants. Et d’intenses tractations ces dernières semaines avaient laissé planer la possibilité d’un accord de dernière minute. Le président comorien, Azali Assoumani, qui assure depuis février la présidence de l’Union africaine, avait dit espérer « que l’opération sera[it] annulée », en reconnaissant « n’avoir pas les moyens de [la] stopper par la force ».
Source : lemonde.fr