Comment lutter contre les tensions de recrutement dans le secteur du tourisme alors que l’été approche ? C’est la question à laquelle le gouvernement veut répondre avec le plan pour les emplois saisonniers, annoncé mardi 30 mai. Il prévoit dix millions d’euros pour la formation, la possibilité d’évoluer professionnellement d’une année à l’autre ou encore, une plateforme pour aider les saisonniers à se loger. Le but est de ne pas reproduire ce qui s’est passé les années précédentes. En 2022, 75 000 emplois ont été non pourvus dans la restauration et dans l’hôtellerie. 

Combien y a-t-il d’emplois saisonniers ?

Cumulés sur toute l’année, ils représentent quatre millions de postes, selon la dernière étude de l’Insee paru à l’automne 2022. C’est massif, mais ce sont des contrats très courts, la moitié de ces contrats durent moins de dix jours. Cela peut monter à quatre mois dans certains secteurs comme les transports. Il s’agit souvent d’intérim et de temps partiel. Ce sont des emplois “saisonniers”, ils sont donc plus nombreux pendant les fortes saisons touristiques. L’été, cela monte jusqu’à 800 000 postes en même temps, principalement en hôtellerie-restauration en Corse et le long des côtes françaises, ainsi que dans le Massif central ou dans les Vosges. L’emploi saisonnier est aussi important en hiver dans les Alpes et en septembre en Champagne pour s’occuper des vignes.

Qui occupent ces postes ?

Ce sont principalement des personnes assez jeunes, d’une petite trentaine d’années en moyenne, selon la Dares, le service de données statistiques du ministère du Travail. Dans l’hôtellerie et la restauration, la moyenne d’âge est plus autour de la vingtaine, car ce sont des étudiants qui cherchent un job d’été. Il y a autant d’hommes que de femmes, sauf dans les filières agricoles où les hommes sont plus représentés. L’agriculture a de plus en plus de mal à trouver des saisonniers français. Depuis une dizaine d’années, le recrutement de travailleurs étrangers, venus du Maghreb notamment, est devenu indispensable à la filière. En 2022, plus de 20 000 autorisations de travail saisonniers ont été délivrées à des étrangers, venant d’en dehors de l’Union européenne.

Pourquoi ces emplois saisonniers séduisent-ils de moins en moins ?

Il y a plusieurs raisons, notamment le niveau de qualification et de salaire. L’Insee a calculé que les trois quarts des saisonniers gagnent moins de 12 400 euros par an. De plus, ces salaires bas, d’employés ou d’ouvriers non-qualifiés, n’avancent pas d’une saison à l’autre. Ils ne permettent pas toujours de se loger sur place, puisque quasiment deux saisonniers sur dix n’habitent pas là où ils travaillent. Parfois, tout le salaire passe dans le loyer et cela ne vaut pas le coup. Et puis, les candidats éventuels peuvent être rebutés par la précarité et par les horaires contraignants, le soir et le week-end, par exemple, dans la restauration.

Source : FranceInfo

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